“Gants De Dentelle” Et “ Bled”

Ce qui était surprenant chez cette mamée paysanne, c’était ses mains de vieille femme parfaitement manucurées. Il y avait quelque chose d’insolite dans cette maison rurale ouverte à toutes les poussières que le mistral brassait par dessous les portes et les fenêtres à longueur de jours et de nuit, à voir s’agiter en permanences ces mains blanches aristocratiques aux ongles soigneusement vernis. Parfois elle passait des gants de dentelles parfaitement surannés, mais dont le contact sur mon “bandit” avait des effets extraordinaires et générait des érections phénoménales. J’étais devenu totalement dépendant de ces caresses quotidiennes à l’heure de la sieste. Vers 14 h, je passais le pallier.
Elle m’attendait en préparant le café. Installe-toi dans le fauteuil, mon Minot, aujourd’hui je vais te faire “un gâté” surprise. Et elle renouvelait la surprise chaque jour : tantôt ses gant de dentelles ou d’autres tout aussi vieillots mais très excitants, en peau, en poils de martre, en soie, pelucheux, lisses ou rugueux, tantôt elle enroulait mon sexe dans des rubans, dans des foulards soyeux, et branlait soigneusement et délicieusement jusqu’à ce que j’avertisse de l’imminence du jaillissement.
Alors elle lâchait un cri rauque curieusement sourd :
- “Donne tout à Mamée, vide bien tes couilles dans ma bouche, gicle tout ce que tu as envie, ne te gêne pas, jute moi tout ton bon foutre, mon Minot”.
La dernière goutte perdue, celle trop au bord de la commissure des lèvres soigneusement léchée du bout de sa langue elle se relevait et buvait son café que j’avais sucré et tourné pendant qu’elle officiait du côté de mon bas ventre.
Parfois je prétextais du travail et je m’éclipsais assez vite, parfois la fulgurance de la jouissance me foudroyait et je restais dans le fauteuil au bord de la syncope à reprendre souffle à attendre que les pulsations se calment, le bourdonnement aux tempes et les mains moites ventousées aux bras du fauteuil dédié à la luxure.

Mon regard errait de bibelots en bibelots, de meubles en meubles. Ce qui les premières fois m’avait semblé anodin ou délicieusement désuet ou baroque dans cet amoncellement de vieilleries, peu à peu prenait sens.
- “Dites moi, Mamée, cette bougie dans le chandelier en cuivre qui ressemble à un petite casserole, elle vous sert vraiment à vous éclairer les soirs où il fait tellement vent que ça rompt les lignes électriques ?”
-” Beh, quand c’est tempête le temps passe moins vite, alors la chandelle ne sert pas éclairer et le manche du bougeoir est bien juste comme il faut, lui aussi ...je me fais la tempête du dedans qui fait moins languir de la soirée sans lumière.”
- “ Ah ça alors je voudrai bien voir ça, par exemple !”
- “ Tu sais, Minot, ici, ce ne sont pas les exemples qui manquent, tout y est passé ou y passera un jour ou l’autre ...
Seulement Petit, il y a des “gourmandises” qui sont meilleures que d’autres... et puis il y en a auxquelles j’ai dû renoncer parce qu’il me faut de l’aide pour de telles délices merveilleuses...”
J’étais subjugué par ses propos, ma queue regonflait déjà et la Mamée ne perdait rien du spectacle. Mon oreille d’abord choquée non par le discours, mais par la grammaire s’était faite rappeler à l’ordre par la partie non lobotomisée de mon cerveau : amour, délice et orgue sont masculins au singulier et féminines au pluriel.

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